samedi 17 décembre 2022

Croisière entre l'île de Houat et Port Haliguen.

Croisière entre l'île de Houat et Port Haliguen.

Samedi 10 et dimanche 11 Décembre 2022.


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        Moins quatre, c'est la température  affichée ce samedi matin 10 décembre. Les conditions, sont rendu en conséquence, difficile pour la pratique de la voile.  Pourtant, l'envie de prendre le grand air, de faire marcher le voilier vers un mouillage ou un port est bien plus fort qu'un peu de froid.

   Pour m'accompagner, deux équipiers dure au mal Bernard et Ali, et enfin une équipière, Pascale, encore plus dur au mal pour deux jours de voile, prévu en baie de Quiberon.


Vidéo croisière en baie de Quiberon, décembre 2022.



Départ au matin de Conleau, décembre 2022. 

Départ au matin de Conleau, décembre 2022. 

Départ au matin de Conleau, décembre 2022. 

               En partant de bonne heure, à cette période de l'année avec un ciel dégagé, on se retrouve en face d'un  soleil levant, jaune orangé du plus bel effet. Difficile de faire plus beau pour quitter le mouillage qui est exposé plein Est à Conleau.

                Le pont du voilier est recouvert d'une belle couche blanchâtre. Le froid laisse sa trace sur les pas de Pascale vers le passe avant du bateau.  

Golfe du Morbihan, décembre 2022.

Golfe du Morbihan, décembre 2022.

Golfe du Morbihan, décembre 2022.

Gelé sur le pont de Seizh, décembre 2022.

Golfe du Morbihan, décembre 2022.

Golfe du Morbihan, décembre 2022.

Golfe du Morbihan, décembre 2022.

Golfe du Morbihan, décembre 2022.

Golfe du Morbihan, décembre 2022.

Golfe du Morbihan, décembre 2022.

           Le pont du voilier est recouvert d'une belle couche blanchâtre. Le froid laisse sa trace sur les pas de Pascale vers le passe avant du bateau. Notre route du jour est dictée, comme souvent, en fonction du vent dont-on dispose. 
                  Aujourd'hui, la brise n'est pas établie dans le Golfe du Morbihan, lui aussi a sans doute peur du froid. Une légère brume recouvre l'eau lisse, les îles en sont que plus belles.
                    Ce vent, on le retrouvera très gentiment à la sortie de la petite mer. Il est Sud-est. Il n'est pas fort, donc... pas trop froid, notre rythme est pris, les voiles montent en température, on part faire un mouillage, comme en été, au nord de l'île d'Houat.

           La pioche est jetée. Le cadre est parfait et nous en sommes les seuls propriétaires pour le déjeuner.  Le voilier profite du soleil pour faire disparaître ses dernières traces de froid, de la nuit dernière.  La soupe chaude et les pizzas redonnent de la vigueur à tous.Fait incroyable: on mange sur notre table extérieure de cockpit. On ne s'est pas installé là pour la frime (il fait trop froid pour cela aujourd'hui) mais parce que l'ont si trouvé bien derrière la capote du voilier. La brise fraiche est coupée par la falaise.

Baie de Quiberon, route entre Port Navalo et l'Île de Houat, décembre 2022.

Mouillage au nord de l'Île de Houat, décembre 2022.

Mouillage au nord de l'Île de Houat, décembre 2022.

    Ce samedi soir, c'est soir de match. 

          En ce mois de décembre nous sommes exceptionnellement en pleine période de coupe du monde de footballs. Pour notre équipe nationale, c'est le 1/4 de finale contre nos ennemis préféré depuis bien trop longtemps (mais on adore cela, surtout quand sa gagne) contre les Anglais.

       En conséquence la décision est prise, on file sur Quiberon pour voir le match de ce soir, le Port Haliguen nous accueille pour la nuit avec le chauffage dans notre carré. Le vent est portant, les choses sont simples et on arrive juste avant la nuit tombée.
 
L'équipe de France gagne 2 à 1. Vraiment une belle journée aujourd'hui... Il y a des jours comme cela....

Route entre l'Île de Houat et Port Haliguen, Quiberon, décembre 2022.

Route entre l'Île de Houat et Port Haliguen, Quiberon, décembre 2022.

Route entre l'Île de Houat et Port Haliguen, Quiberon, décembre 2022.

       Ce dimanche le vent est bien établi, rafale proche de vingt nœuds. Immédiatement les températures ressenties par tous, sont plus difficile à supporter que la veille. Nous tirons des bords en se donnant comme objectif un mouillage à l'île d'Houat pour le déjeuner, celui du Béniguet à l'ouest de l'île, est très bien pour contrer le vent d'Est.

Route entre Port Haliguen à Quiberon et le mouillage du Béniguet  à Île de Houat, décembre 2022.

Route entre Port Haliguen à Quiberon et le mouillage du Béniguet  à Île de Houat, décembre 2022.

Route entre Port Haliguen à Quiberon et le mouillage du Béniguet  à Île de Houat, décembre 2022.

Mouillage du Béniguet Île de Houat, décembre 2022.

Mouillage du Béniguet Île de Houat, décembre 2022.

Mouillage du Béniguet Île de Houat, décembre 2022.

Mouillage du Béniguet Île de Houat, décembre 2022.

Mouillage du Béniguet Île de Houat, décembre 2022.

Mouillage du Béniguet Île de Houat, décembre 2022.

      Merci à tout l'équipage, pour le week-end passé ensemble. La période hivernale donne de superbe couleur pour faire de belles photos, les mouillages nous sont réservés en exclusivité.

         Je termine enfin, par une dernière anecdote, un contrôle des affaires maritime en pleine navigation retour du week-end vers Vannes. En plein mois de décembre... Bernard et moi-même commençons à être habitué à cela. Nous avions ensemble eu ce contrôle, en Irlande du sud... Il y a un truc avec Bernard... La preuve en parcourant le lien ci-dessous .



mardi 11 octobre 2022

Croisière vers l'île de Sein, l'archipel de Glénan, Ria Finistère sud.

 Croisière vers l'île de Sein, l'archipel  de Glénan, Ria Finistère sud. 

Du samedi 17 au vendredi 23 septembre 2022. 

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Croisière en Bretagne sud

      Au départ du port de Conleau, l’équipage est au nombre de cinq pour cette croisière de sept jours. 

             Marine et Pierre-Etienne arrivés tout frais de la réunion. Juliette qui revient de longues années d’Ethiopie, Stéphane débarquant de ses montagnes Chartreuse forme l’équipage de Lionel, capitaine et GO sur Solivalio « croisières en tous genres »

            Nous sommes tous motivé pour cette dernière croisière "longue" de l’année, soudés et très désireux d’en découdre sur Seizh, le Sun Odyssey de 32 pieds de notre capitaine. L’équipage embarque le Samedi 17 Septembre vers 10h30, afin de profiter de la marée descendante pour nous sortir du Golfe. Les provisions et baguages sont vite intégrés dans le ventre du voilier. Il est maintenant temps de larguer les amarres, quitter le mouillage, hisser la grand-voile, dérouler le génois pour batailler dès la première heure avec un vent capricieux qui se cache.


Golfe du Morbihan, septembre 2022.  

Golfe du Morbihan, septembre 2022.  

                    Maintenant, qu’on se le dise une fois pour toutes : Ouessant est notre objectif pour cette croisière Sud Bretagne en direction de la mer d’Iroise. 

                    Voilà ! Enfin, ne vendons pas la mèche, ni la peau de l’ours, ni le pot au lait de cette brave Pierrette qui rêve, saute et trébuche… Nous allons pouvoir apprécier tout au long de la semaine, et à sa juste valeur, les méandres de l’esprit humain louvoyant de conserve avec les conditions imposées par notre divinité Eole.

             L’affaire ne sera pas mince, et un petit lexique à l’usage des matelots de Seizh s’impose ici : l’objectif à atteindre (Ouessant) sera appelé l’objectif AA. Une première variante, satisfaisante et suffisamment ambitieuse en termes de navigation, s’appellera alors objectif A. Jusque-là rien d’anormal, plan A, plan B, plan C, la routine… 

            Mais en cours de navigation, suivant les caprices des vents d’orient, du ponant, du septentrion ou d’occident, selon les régimes de vents anticycloniques ou thermiques, selon leur force, selon la puissance des marées, se dessineront au grès des humeurs capitalistiques d’étranges variations appelées simultanément plant AB, Plan AC, plan AAB et que sais-je encore.

             Point important pour l’équipage, le plan indique parfaitement, telle une carte marine, l’humeur de notre capitaine. Tantôt prêt à avaler les 70 miles règlementaires, tantôt le moral au bas du baromètre et l’œil près du moteur. A décharge, les conditions de vent resteront très limites pour profiter pleinement de croisières de 70 miles par jour, et lorsque 50 miles auront été abattus, ce ne sera que par la volonté d’atteindre le port souhaité. 

        La contrepartie sera une très belle semaine ensoleillée d’arrière-saison et des températures estivales.


Mouillage avant-port de Sauzon, septembre 2022.

Mouillage avant-port de Sauzon, septembre 2022.

Port de Sauzon, septembre 2022.

Port de Sauzon, septembre 2022.
Port de Sauzon, septembre 2022.

                    Premier jour, l’objectif est de mouiller sur l’une des îles Glénant (Plan AA) et sommes conscients qu’il nous faudrait un vent qu’on n’aura pas. Alors, nous rallierions le port de l’île de Groix (Plan A), objectif qui reste ambitieux. Des plans AB se bâtiront au fil de l’eau. Pour le moment, le vent est de Nord-Est, allant mollement entre 8 et 12 nœuds, et le courant nous pousse hors du golfe sous une marée de moins de 40. Les îles et abers se dévoilent : l’île Boëdic sur Bâbord défile sous le courant sortant, l’île Arz à gauche puis Arradon par tribord sont ensuite doublés, suivis des deux îles Logoden. 


                Nous franchissons alors le goulet entre le port de l’île aux Moine et le débarcadère de Port-Blanc avant de découvrir les îles de Creïzic, de Berder, de la Jument et de l’île longue. Cette très belle île de Berder appartenant à la commune de Larmor-Baden, s’étend de1200 mètres sur 300 mètres et culmine royalement à 13 mètres d’altitude en son centre. Sa pointe sud par laquelle nous la dépassons est un lieu de très fort courant appelé Courant de la Jument, qui peut atteindre 11 nœuds et représente le deuxième plus fort courant d’Europe après le Raz Blanchard au large de la pointe du Cotentin (12 nœuds). La fameuse bataille des ego Bretons-Normands… Eh ! Eh ! Cette île est remarquable par les vestiges de ses deux grand dolmen, venus du Néolithique. 


            Et puis au-delà de Berder, c’est la sortie du golfe, large passe entre Port-Navalo sur la pointe d’orient et Locmariaquer en son cap occidental. Cette passe nous dévoile alors la baie de Quiberon, puis enfin la porte vers les promesses de l’Océan ! Les vents cinglants, les fous de Bassan majestueux qui croisent Seizh prenant alors son envol, tangue et frappe les vagues atlantiques pour la conquête du monde !!! Où lala, enfin on s’enflamme, on part loin, on s’imagine, on espère… Pour aujourd’hui, en guise de vague quelques ridelles salées sur l’ondée ensommeillée de la baie, pour le vent nous aurons un léger et humble souffle qui nous pousse mollement au portant vers le phare de la Teignouse qui sera après l’île de Méaban surveillant le trafic naval, nos prochaines conquêtes du jour.


            L’équipage apprend à se connaître, on échange. Et puis vient le temps des rappels du lexique de la marine à voile, les mots s’entrechoquent et nomment les choses sur le bateau, sur son allure et sa conduite. Le temps permet également des manœuvres en douceur : allure de vent arrière avec tangonage du génois jusqu’à la Teignouse, quelques mol de vent qui installe à bord une rêverie douce et un premier repas en navigation. 


            Après la Teignouse, nous profiterons d’un vent thermique tournant qui favorisera un largue et l’envoi du spi asymétrique ou Gennaker, avec sa chaussette bien pratique pour une voile en mode croisière. Elle sera difficile à tenir sur la longueur. Quinze heures et les plan AA et A qui passent à la trappe pour la journée. Le plan est alors de rallier ce soir le port de Sauzon au Sud-Ouest de Belle-Île que nous aborderons après 17h. 



            Le temps le permettant, on gonfle l’annexe en route. Enfin nous relâchons sur un mouillage de l’avant-port, avec une belle prise de coffre grâce à « l’attache magique » en bout d’amarre que l’on pilote en pointe de gaffe. Après avoir mis le bateau au carré, l’équipage descend à terre pour une courte promenade autour du village avant de regagner le bord. 


            Le repas dans le carré est bien apprécié. Nous bénéficierons toute la semaine des excellents talents culinaires de Juliette ! La douceur vespérale sera bien agréable en fin de repas autour des fromages du Puys de Dôme et du vin du apportés par les moussaillons du bord. On se remémore les options du GO : descente du golfe, traversée de Quiberon, phare de la Teignouse, Belle-Île en mer, navigation instructives et exercices sur carte et de manœuvres. 


        La plaquette publicitaire a tenu ses promesses, et en prime le capitaine est très sympa et l’équipage s’entend super bien ! Première nuit à bord : le clapot du large vient s’inviter un peu plus tôt que prévu, dès minuit pour bercer les uns et molester les autres, c’est selon.


Route matinale Sauzon île de St-Nicolas, archipel de Glénan, septembre 2022. 

Pointe des Poulains Belle Île, septembre 2022. 

                Dimanche 18 Septembre, 7h00. 


            L’équipage est réveillé tôt pour profiter du vent matinal et s’arracher de son lit et de Sauzon. La matinée s’annonce belle, le vent reste mou autour des 10 nœuds, mais est orienté nord-est ce qui nous permet de passer au sud de Groix et viser l’archipel des Glénan, plan A de la journée. 


            Là encore, les conditions de vent nous feront abandonner les quelques discussions sur une navigation de nuit pour remonter la baie d’Audierne, celle-ci risquant d’être finie au moteur sur plus de 35 miles… Beurk ! Pas bien pour les voileux. Pas bien. 


        Nous profitons de la matinée pour affiner un départ de coffre, et les manœuvres pour hisser les voiles, les régler sur un largue, tracer la route sur la carte et matelotter un peu avec les amarres, les drisses et halebas.

         Un bon café en naviguant et nous tournons à la barre avec un vent toujours un peu mou. Nous avançons difficilement sous 3.5 nœuds parfois un peu plus.


Route entre Sauzon et île de St-Nicolas, archipel de Glénan, septembre 2022. 

             Le Gennaker sera de nouveau largement exploiter pour garder un rythme et maintenir le moral du capitaine.

            Groix se lève enfin au nez du Sun Odyssey, bien qu’il nous paraisse difficile de voir les distances s’avaler… 
        L’île est particulière, vaste rocher en hauteur très caractéristique. On doit s’affiner à la barre pour conserver notre cap sous Gennaker sans trop abattre sur l’île, car notre cap est l’île Saint-Nicolas.

         Passé la pointe occidentale de Groix, avec un vent de nord-Ouest/nord toujours tournant sous influences des thermiques, nous découvrons la flotte des IMOCA regattant entre Lorient et Groix, premier galop d’essai en grandeur nature de ces 60 pieds sortis tous pimpants des chantiers navals pour la route du Rhum qui démarrera en Novembre de Saint-Malo. La flotte gagne très facilement du terrain sur Seize, mais repartirons vers Lorient avant qu’on ne puisse bien les admirer de près.

Dauphins, route entre Sauzon et île de St-Nicolas, archipel de Glénan, septembre 2022. 

            Module surprise de la journée, l’immanquable option toujours au rendez-vous entre Groix et les Glénan : Les Dauphins. 


        On en verra par trois fois sur tribord, troupeau galopant vers l’étrave pour y suivre la vague du même nom. L’œil malin et rieur regarde sur le côté, tente un jeu qu’il faut comprendre. Un matelot tente un tambour sur l’étrave, charrié par des esprits en proie au doute. Une mère et son bébé viennent circonvoluer de bâbord à tribord et revenir sans cesses. Une première leçon de plaisir pour le jeune dauphin ?



Vidéo Dauphins, route entre Sauzon et île de St-Nicolas, archipel de Glénan, septembre 2022. 


                    Le vent semble encore tenir entre dix et douze nœuds, tournant au nord en fin d’après-midi selon l’évolution des thermiques en Bretagne sud. Nous en profitons à la barre sans entendre les cylindres pendant toute cette journée. 


                Enfin l’île de Penfret et son phare pointent sous le nez du bateau. Nous y atterrirons vers 18h. Un peu de quartiers libre, un peu de maintenance informatique, un peu de nonchalantes discussion, un peu de matelotages et nous passons au Sud de Penfret, nous nous engageons dans l’archipel, entre l’île de la Cigogne typique avec son fort et l’île Saint-Nicolas, le lieu de débarcadère typique de l’été et ses valses de ferry. 

                    

Île de St Nicolas, archipel de Glénan, septembre 2022.

Île de St Nicolas, archipel de Glénan, septembre 2022.;

Île de St Nicolas, archipel de Glénan, septembre 2022.

Île de St Nicolas, archipel de Glénan, septembre 2022.

Île de St Nicolas, archipel de Glénan, septembre 2022.

Île de St Nicolas, archipel de Glénan, septembre 2022.

   En Septembre, l’île St Nicolas a retrouvé son caractère et son calme brut. 


                    Nous mouillerons sur un coffre face à l’embarcadère de Saint-Nicolas. Une relâche sur l’île clôturera la journée de croisière. Le temps estival nous permettra un repas dans le cockpit, une des plus belles terrasses du monde face au soleil couchant, de la longue plage entre Saint-Nicolas et l’île qui se relie à marée basse. 


            La soirée sera consacrée à la route du lendemain, ses plans AA, A, et consorts dont nous sommes maintenant familiers. La nuit sera idyllique, avec un léger clapotis berçant nos rêves.



Île de St Nicolas, archipel de Glénan, septembre 2022.

Île de St Nicolas, archipel de Glénan, septembre 2022.


Le silence de l’écume légère
Bruisse doucement au vent
Qui violente l’onde amère,
Apaise l’âme des fous de Bassan

La coque y rebondit
Comme bouchon de liège
Aux doigts espiègles
D’un Poséidon ravi

La longue route sans fin
S’invente des caps de sirène;
Demain des golfs argentins
Et plus loin, un palais de reine

L’âme enfantine se surprend
Des marines irisations Rose et bleues
Se joue d’une orphie, rêvant
De dauphins qui s’en vont par deux.


Stéphane.B


Île de St Nicolas, archipel de Glénan, septembre 2022.

       Lundi matin, lever à l’aube de nouveau, nous quittons le mouillage à 7h30, avec pour objectif Ouessant en plan AA, île de Sein en plan A, Audierne en plan B. L’éventail de nos désirs est étalé, reste la route à faire. 

            Le vent est encore plus capricieux ce matin. D’habitude levé avant nous aux thermiques, le vent s’est recouché dans la bannette de l’océan. 


         

            Nous voyons Penmarc'h et son cap sans fin, et patienterons longtemps avant de passer le phare sud. Les manœuvres se succèdent pour tenter de capter le moindre souffle. Jusqu’à la pointe de Penmarc'h, rien n’y fera. Le thermique s’installera par à-coups avec un vent de 12 à 14 nœuds qui nous pousse au grand largue. Quelques manœuvres entre Génois tangoné et Gennaker en lofant plus au vent que ce que le cap du raz de sein nous le demanderait, nous tirons au mieux la route à faire entre distance et vitesse. 


Cette opération nous permet d’avancer confortablement, enfin.


Route entre Île de St Nicolas, archipel de Glénan et Audierne, septembre 2022.

Route entre Île de St Nicolas, archipel de Glénan et Audierne, septembre 2022.

Route entre Île de St Nicolas, archipel de Glénan et Audierne, septembre 2022.

Route entre Île de St Nicolas, archipel de Glénan et Audierne, septembre 2022.

Route entre Île de St Nicolas, archipel de Glénan et Audierne, septembre 2022.

Pointe de Penmarch, route entre Île de St Nicolas, archipel de Glénan et Audierne, septembre 2022.

Pointe de Penmarch, route entre Île de St Nicolas, archipel de Glénan et Audierne, septembre 2022.

Pointe de Penmarch, route entre Île de St Nicolas, archipel de Glénan et Audierne, septembre 2022.

                    Lorsqu’on a faim, on se contente d’une poignée de riz ! Ces 14 nœuds nous nourriront pour toute l’après-midi, nous faisant espérer au plan AA.


                     L’être humain est un compétiteur impénitent, un doux rêveur doublé d’une bonne dose de positivisme. Ah ! Coquin de sort, il nous aura fait miroiter des relâches aux quatre coins de l’Iroise, cette grande baie de Douarnenez ! Dans la baie que nous remontant en prenant cap sur le raz de sein.


                 L’entrée du port d’Audierne est passée, et avec elle, le long thermique, qui s’écroule peu à peu tout en tournant nord-ouest. Le cap du raz de sein devient difficile, pour ce qui est de l’ile de Sein ou d’Ouessant, n’en parlons pas… L’heure est à la décision finale à prendre. Comptes tenus des distances qui restent pour Sein (15 miles) que nous aurons peut-être à faire sous moteur et qu’il nous faudra aligner les abers à la passe de sein à la nuit. Le seul atout pour nous est la marée qui a sa renverse vers 17h et nous permet de passer le raz. 


Dieu est joueur ! La décision sera d’entrer dans le port d’Audierne.


route entre Île de St Nicolas, archipel de Glénan et Audierne, septembre 2022.

route entre Île de St Nicolas, archipel de Glénan et Audierne, septembre 2022.

route entre Île de St Nicolas, archipel de Glénan et Audierne, septembre 2022.

route entre Île de St Nicolas, archipel de Glénan et Audierne, septembre 2022.

route entre Île de St Nicolas, archipel de Glénan et Audierne, septembre 2022.

route entre Île de St Nicolas, archipel de Glénan et Audierne, septembre 2022.

Entrée du port de Audierne, septembre 2022.

                Quelques calculs pour nous conforter: le port d’Audierne n’a pas beaucoup d’eau dans son chenal d’entrée, la marée est en 1/8 huitième descendante, le coefficient est de 27. Sur le papier, nous avons 1.5m de marge sous la quille, et une mer d’huile qui éloigne de venir taper. 


            Nous approchons de la passe, affalons et rentrons sous moteur. Le chenal est le plus profond lorsqu’on est proche des bouées bâbord. Nous verrons 1.3m minimum sur le sondeur: le calcul est confirmé. Le lendemain, nous pouvons sortir de bonne heure selon le même principe de calcul.


         Les alignements pour rester dans le chenal sont découverts et suivis. Nous pouvons aller relâcher au ponton du port d’Audierne, et relâcher, prendre une douche et visiter cette jolie petite ville qui cherche et dévoile son nouveau chemin. 


        Nous abordons la côte qui montent vers deux églises très typiques, puis flânerons dans les ruelles aux maisons du 15ième siècle, Nous profitons enfin de la terrasse d’un pub sur l’ancienne place du marché avant de réintégrer le bord et préparer le repas. 


        Les discussions vont encore bon train pour la route du lendemain. Le mardi est le milieu de la semaine de croisière, et les fichiers grib, confirmés par Windguru map ne nous laissent encore moins d’espoir de vent pour faire de la route sur la deuxième partie de la semaine. La décision est alors facile : nous irons à Sein, relâcherons pour midi, et repartirons à la marée descendante du début d’après-midi et entamer les choix d’escales au retour.


         La nuit est calme dans le port, l’équipage propre comme un sou neuf, le plein d’eau est fait. Laissons Morphée nous accueillir dans les méandres d’un repos chargé de rêves.


Chenal du port de Audierne, septembre 2022.

Chenal du port de Audierne, septembre 2022.

 Audierne, septembre 2022.

 Audierne, septembre 2022.

Audierne, septembre 2022.

 Audierne, septembre 2022.

 Audierne, septembre 2022.
 Audierne, septembre 2022.

Soirée à Audierne, septembre 2022.

Audierne, septembre 2022.

                    Mardi 20 Septembre. Debout à l’heure des braves, 7h00, Nous sautons dans nos sandales, et préparons la manœuvre de largage. Nous empruntons le chenal de sortie du port en rasant de nouveau la partie tribord et suivre les deux alignements consécutifs qui nous sortent du chenal. 


                    Le départ matinal se fait au milieu des quelques pêcheurs qui sortent pour leur plaisir ou leur gagne-pain, c’est selon. Le soleil dans le dos, les effets de contre-jour nous permettent quelques photos « carte postale ». Le vent n’est pas au rendez-vous, et les voiles larguées à l’entrée du port pendront comme des trenchcoats au porte-manteau de la mâture. Potron-minet nous accueille dans la pétole. 


                Nous résistons au moteur et attendons que les premiers thermiques veuillent bien se lever et nous pousser, ce qui va peu à peu être le scénario rodé de cette semaine de croisière. 


                Le cap est mis sur l’île de Sein, et nous passerons au large de la plate et du vieux phare du raz, sentinelles de l’entrée en mer d’Iroise. Le courant est bien là, mais peu actif en début de renverse qui a lieu depuis 7h30 et sous un petit coefficient proche de 25. La mer sera donc plate et clémente, mais les habitués devinent la force cachée de ces courants par petit temps, et se remémorent les instants ballottés de navigations passées.


             Cette pointe est vraiment magique et sauvage, supportant Cross Corsen, cachant par le nord de la baie de Douarnenez, et la baie des trépassés au nom évocateur des naufrages passés. La matinée sera consacrée de nouveau à des exercices de route, de préparation de l’atterrissage à l’entrée du chenal Est de Sein, au calcul des profondeurs en fonction des horaires de marée.


Départ de Audierne, septembre 2022.

Départ de Audierne, septembre 2022.

Route entre Audierne et l'Île de Sein, septembre 2022.

Route entre Audierne et l'Île de Sein, septembre 2022.
                   
Route entre Audierne et l'Île de Sein, septembre 2022.

Pointe du Raz de Sein, Route entre Audierne et l'Île de Sein, septembre 2022.

Phare de la vielle, route entre Audierne et l'Île de Sein, septembre 2022.

Phare de la vielle et la plate, route entre Audierne et l'Île de Sein, septembre 2022.

Île de Tevennec, route entre Audierne et l'Île de Sein, septembre 2022.

                    On imagine l’île de Sein, chacun selon ses sensibilités et la connaissance de cette île restée brute, avec très peu d’équipement pour accueillir des embarcations touristiques, et c’est tant mieux !


                     L’iode, les roches, les phares, le granit, une terre basse immergée à plusieurs reprises lors de grandes tempêtes, voilà un aperçu succinct. Sans anthropomorphisme de la nature, la tentation est forte de faire un jeu de miroir entre ces lieux et ceux qui y vivent. Est-ce la réalité ? A chacun d’apprécier… 


Le Grand phare de l'Île de Sein Goulenez, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

A l’heure prévue, Seize aborde le chenal Nord de l’île et s’engage au moteur, sondeur sous surveillance, vers le meilleur endroit pour y jeter l’ancre. Le voilier est mouillé à l’abris du port. Nous dressons notre table dans le cockpit, vue imprenable et repas sous le soleil de Sein.


Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

            Nous observons une amie de Randy, dauphin solitaire et mascotte de l’île qui, combinaison et palmes chaussée (Pas le dauphin on l’aura compris), va s’amuser avec ce grand dauphin solitaire qui semble sorti tout droit d’un delphinarium. 

        Le mammifère aime se frotter le dos à la grosse tonne d’amarrage du Ferry, tel un gros chat des mers se dorant au soleil. Les mauvaises langues pourraient voir là quelque toc animalier, mais dans le doute nous resterons prudents sur ses extravagances.


         La dame plonge avec le dauphin, virevolte, nage, saute au-dessus des flots (Pas la nageuse, on l’aura compris), replonge encore... Admirable jeu domestiqué pour animal sauvage ! 


Phare de Men Brial, Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein - Ancien diaphone d’Ar-Guéveur, septembre 2022.
Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

Seizh à l'Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

Phare de Men Brial, Île de Sein, septembre 2022. 

Dauphin Randy, Île de Sein, septembre 2022. 

Dauphin Randy, Île de Sein, septembre 2022. 

Le Grand phare de l'Île de Sein Goulenez, septembre 2022. 

Île de Sein, septembre 2022. 

                Nous relâchons ensuite sud l’île et en faisons le tour, celle-ci n’étant pas très grande en définitive. Nous regagnons le voilier pour larguer les amarres vers 15h, et profiter du début de marrée descente qui nous poussera vers la baie d’Audierne. 


            Heureusement que le courant est là pour nous faire avancer, et le moteur sera notre compagnon une bonne partie de l’après-midi pour rejoindre (teuf ! teuf !) la pointe de Penmarc’h que nous atteindrons vers 19h30. 


            Le plan le plus réaliste sera d’aller relâcher au Port du Guilvinec. Nous faisons route vers la balise Sud de Penmarc’h que nous pourrons couper quelque peu pour aller ensuite faire un cap sur la balise Sud qui nous permettra de rentrer sur le Guilvinec.


             Après Penmarc’h, le vent thermique nous redonne confiance pour éteindre le moteur, et naviguer au petit largue enfin sous GV et génois déroulé. 


Chenal de l'Île de Sein, septembre 2022. 

Chenal de l'Île de Sein, septembre 2022. 

Chenal de l'Île de Sein, septembre 2022. 

Chenal de l'Île de Sein, septembre 2022. 

Île de sein

Sortant de la mer, une rocaille marron
En haut-fond se ramasse et fait front.
Une tête de phare se dresse solidement 
Et regarde effrontément vers l’orient

La queue de terre se meure isolée
Offrant ses granits au couchant irisé.
Tel un monstre tapis dans l’écrin céladon
Il abrite les marins des lames et typhons

De frêles hommes à l’espoir courageux
Ont bâti de toute pièce un village pierreux
Obstinément ils raclent matin un sol aride,
Au couchant le fond de l’iroise intrépide

Loin des hommes fous qui courent la cité
Les pieds enracinés sur une terre empierré
Leur âme est pareille à la mer éternelle 
Âpre aux deuils, humble sous le vaste ciel

Stéphane B.
 

Navigation entre l'Île de Sein et le Guilvinec, septembre 2022. 

Navigation entre l'Île de Sein et le Guilvinec, septembre 2022. 

Pointe de Penmarch, navigation entre l'Île de Sein et le Guilvinec, septembre 2022. 

Port du Guilvinec, septembre 2022.

Port du Guilvinec, septembre 2022.

Port du Guilvinec, septembre 2022.

Port du Guilvinec, septembre 2022.

Port du Guilvinec, septembre 2022.

                Nous arriverons tardivement et profitons des conditions pour faire notre repas en mer.

                    Nous entrons enfin sans difficultés en fin de soirée sur l’un de quelques pontons réservés aux plaisanciers, le port de pêche du Guilvinec ayant ouvert à la plaisance depuis 2 ou 3 ans.


                 L’empreinte est effectivement très prononcée pour la pêche professionnelle, les chalutiers de beaux tonnages s’enfilant en longueur « Proue contre Poupe » sur les quais latéraux. Un bel armement de plus de 230 bateaux constitue la flotte de pêche du Guilvinec. 


            Enfin amarrés au ponton, les gardes installées, le plein d’eau fait, nous allons déambuler par les rues désertes et sommes accueillis dans un pub bien sympathique. La nuit sera très calme.


Port du Guilvinec, septembre 2022.

Port du Guilvinec, septembre 2022.

Port du Guilvinec, septembre 2022.

Port du Guilvinec, septembre 2022.

Port du Guilvinec, septembre 2022.

Port du Guilvinec, septembre 2022.

Port du Guilvinec, septembre 2022.

Seizh au Port du Guilvinec, septembre 2022.

Le Guilvinec, septembre 2022.

Mercredi 21 Septembre


                    Debout à l’aube, 7h, nous constatons avec étonnement qu’un aucun bruit ne nous a sorti de nos bannettes lors des départs très matinaux des pêcheurs. Chapeau bas ! Nous appareillons et sortons du port avec un vent encore très instable et faible. 


                Nous projetons d’atteindre le port Tudy à Groix, mais le capitaine nous réserve une surprise, un mouillage de son acabit, perle rare et véritable Madelaine de ses navigations qu’il souhaite nous faire découvrir. 


                Le silence étant d’or, le secret ne nous sera révélé qu’aux abord du lieu. Pour le moment, nous larguons la grand-voile, déroulons de génois et sommes accueillis à la sortie du Guilvinec par un vent plutôt établi par rapport aux prévisions pessimistes. 

Sortie du port du Guilvinec, septembre 2022.

Sortie du port du Guilvinec, septembre 2022.

Sortie du port du Guilvinec, septembre 2022.

Sortie du port du Guilvinec, septembre 2022.

Sortie du port du Guilvinec, septembre 2022.

Sortie du port du Guilvinec, septembre 2022.

Sortie du port du Guilvinec, septembre 2022.

Sortie du port du Guilvinec, septembre 2022.

Sortie du port du Guilvinec, septembre 2022.

                Un très grand bord de pré serré bâbord amure sera notre allure pour la matinée, nous drossant vers l’île aux moutons, la plus nordiste des îles des Glénan. Nous projetons d’y relâcher pour midi. Si cette allure de pré enchante certains en termes de plaisir de naviguer, elle nous empêche toutefois une route efficiente, c’est-à-dire directe vers notre objectif. Là le bas blesse pour les amoureux des gains de temps en croisière. C’est ainsi dans ce bas-monde : avec une voile, il nous faut composer au mieux notre route et notre vitesse. 


            Nous admirons de nouveaux quelques troupeaux de dauphins, race plus petite que celle vue à l’île de Sein. Les heures s’égrènent autours de schémas vectoriels de poussée vélique, de force antidérive et de cap, autour d’une rose des vents qui éparpille en éventail les amures et réglages de voiles théoriques.


Sortie du port du Guilvinec, septembre 2022.

Sortie du port du Guilvinec, septembre 2022.

Sortie du port du Guilvinec, septembre 2022.

Sortie du port du Guilvinec, septembre 2022.

Sortie du port du Guilvinec, septembre 2022.

                    Finalement, les conditions de mer (Clapot) ne nous aurait pas été agréable au Nord de l’île des moutons, qui, conjoint avec notre route plus sud que prévu, nous permet de faire un cap parfait pour mouiller près de la grande plage de l’île de Penfret que nous abordons vers 13h. Nous mouillerons à la chaîne pour une escale courte, avant de repartir pour le mouillage secret et préférée de la côté Finistère sud. 


Mouillage à l'île de Penfret, septembre 2022.

Mouillage à l'île de Penfret, septembre 2022.

Départ de Penfret, septembre 2022.

                        Nous sommes bénis des Dieux : le vent orienté plein Est nous permet un cap direct sur la côte, cap qui nous amène aux alentours de la Rivière de Riec-sur-Belon. Mais là n’est pas notre destination. 


                Le vent reste constant autour de 12 nœuds, et Seize navigue bien au pré sur tribord amure. Nous nous relayons à la barre, et faisons une route bien agréable à 4.5 nœuds jusqu’à l’embouchure de la rivière de Merrien. 


            Nous affalons les voiles et sous moteur, entrons dans la rivière jusqu’aux mouillages sis face au vivier local. Les profondeurs d’eau ne sont pas très importantes, mais la marge que nous avons, compte tenus des mare-nages en petit coefficient nous permet de mouiller là pour la soirée, et d’envisager d’y rester encore toute la matinée du lendemain. 


            Nous ne mettrons pas pied à terre en soirée, compte tenue de l’heure et que nous serons à terre demain matin. La soirée se passe de nouveau très agréablement sur le cockpit et nous profiterons d’une nuit reposante de relâche, sans réveil le lendemain.


Arrivée dans la ria de Merrien, septembre 2022.

Merrien, septembre 2022.




                   Il faut vivre ces moments de passage entre chien et loup au fond de ces petites ria profondes de la côte Bretonne, là où se mêlent terre et mer dans une atmosphère de contraste de lumières et d’ombres, aux odeurs iodées de la mer et douceâtre des rivières pour comprendre le charme magique de ces lieux. Des rêves étranges invoquant Brocéliande et ses étranges personnages dansent dans les nimbes du dormeur"



Seizh à Merrien, septembre 2022.  
 
Merrien, septembre 2022. 

Merrien, septembre 2022. 

Merrien, septembre 2022. 

Merrien, septembre 2022. 

Merrien, septembre 2022. 

Merrien, septembre 2022. 

Merrien, septembre 2022. 

Jeudi 22 Septembre

                        Réveil en douceur dans la rivière de Merrien. Après un petit déjeuner dans l’humide froideur de la rivière, le temps que l’astre réchauffe cette grande langue d’eau, nous débarquons sur le petit port au fond duquel se niche un excellent Vivier familial. 

                    Nous profitons de l’instant pour nous ravitailler en huîtres et muscadet pour le repas de Midi, pêché mignon bien innocent. 

                Nous ferons alors une marche sur la côte que d’aucun iront regarder de plus prêt et dans l’eau, avant d’entamer le tour de la rivière. Un des matelots ira rebrousser chemin pour récupérer l’annexe et l’équipage en face du port. Nous profitons d’un doux rayon de soleil et d’un bon vieux rock de la côte Est pour trucider nos huîtres en début de repas: Sea, Rock and Oeyster ! Une bonne combinaison avant de reprendre la mer.


Merrien, septembre 2022. 

Merrien, septembre 2022. 

Une élucubration venue d’une rivière :
La rivière de Merrien

L’intime lumière vespérale aux humides ombres
Décline silencieuse aux cimes des grands arbres
Une froideur lente s’étend alors sur le marbre
De l’eau aux profonds reflets d’une forêt sombre

La fée lumineuse murmure aux marins du mouillage
De longs dialogues aux suaves syllabes, ensommeille
Leur âme dure marquées des difficiles sillages.
Éteint les douleurs, apaise l’esprit, met en veille

Le chuintement des chevêches hante les dormeurs
Dont les rêves s’arrondissent autour d’une lune au jusant.
Ils s’envolent sur de fantasques caravelles aux clameurs
Païennes. La nuit s’élargit loin du port apaisant.

De la langue d’eau noire monte des feux follets
Pour éclairer le lourd sommeil des marins ivres
D’iode, d’espace et de vent. Leurs visages hâlés
Ont des clignements de paupières en parcourant les livres
De l’imaginaire conte qu’ils suivent illuminés.


Stéphane.B


Déjeuné à Merrien, septembre 2022.

Déjeuné à Merrien, septembre 2022.

                    Le largage du mouillage est une formalité pour un équipage qui devient rodé aux manœuvres principales sur Seizh, puis nous sortons de la rivière et pointons le nez du voilier sur le cap de Belle-Ile, espérant toucher le port du Palais en soirée. 

                Le vent orienté Nord nous est favorable pour le cap, mais sa force reste encore trop faible pour espérer avaler les miles dans l’après-midi et rejoindre le port du Palais. Nous dépassons Groix à la vitesse d’un cheval au pas. Finalement, nous mettrons quelques heures pour dépasser l’île. 

            Les heures s’écoulerons à tourner à la barre, à matelotter, rêvasser, lire et regarder les cartes marines. Les miles s’égrènent peu à peu pour enfin voir pointer Belle-Île à la nuit tombante. Le ciel s’est voilé peu à peu dans la journée, et la dépression venue d’Angleterre semble bien se mettre en place pour les jours suivants. Les fichiers météo sur Windguru map ne nous indiquent pas cependant de vent jusqu’à vendredi soir. La croisière se finira finalement en mode estival. 

            Le vent va s’écrouler après 19h et nous changeons notre cap pour l’avant-port de Sauzon. Non seulement les 10 miles à compléter auraient dû être faits au moteur, et l’orientation plein Nord du vent le lendemain nous sera plus favorable en décollant de la pointe ouest de l’île. Nous attrapons le mouillage à la nuit tombée, et passons notre deuxième repas dans la cabine par un temps beaucoup plus frais.


Route entre Merrien et Sauzon, Belle Île, septembre 2022.

Route entre Merrien et Sauzon, Belle Île, septembre 2022.

Route entre Merrien et Sauzon, Belle Île, septembre 2022.

Route entre Merrien et Sauzon, Belle Île, septembre 2022.

Route entre Merrien et Sauzon, Belle Île, septembre 2022.

Route entre Merrien et Sauzon, Belle Île, septembre 2022.

Route entre Merrien et Sauzon, Belle Île, septembre 2022.

Trimaran Bati-Armor de Thomas Lurton, route entre Merrien et Sauzon, Belle Île, septembre 2022.

Trimaran Bati-Armor de Thomas Lurton, route entre Merrien et Sauzon, Belle Île, septembre 2022.

Trimaran Bati-Armor de Thomas Lurton, route entre Merrien et Sauzon, Belle Île, septembre 2022.

Route entre Merrien et Sauzon, Belle Île, septembre 2022.

Vendredi 23 Septembre

                    Pour le dernier jour de croisière, nous nous levons assez tôt et décollons à 7h30 en compagnie d’un Muscadet, petit voilier des années 60 totalement rénové et arborant une coque vert vif avec le typique et large liseré jaune, voilier construit en contre-plaqué marine, profilant ses 6m sur une structure à bouchain vif. Ce petit voilier mythique complète la gamme du même architecte : Muscadet (6m), Cognac (8m) et Armagnac (9.5m), toute une époque pour les anciens de la voile « à la force des poignées ». 

                    La pétole nous reçoit en sortant de Sauzon. Nous garderons notre moral et notre volonté de ne pas mettre le moteur. Les heures sont longues pour aller sur le phare de la Teignouse en faisant route au 80, phare que nous doublons avant de prendre un cap plus Nord-Nord-Est au 60. Le temps est un peu plombé avec des nuages brumeux d’altitude, annonçant la dépression à venir. 

                Le vent est faible à nul, et la mer d’huile. Nous profiterons du temps très calme pour nettoyer le bateau, brosser le pont et le cockpit. Les affaires personnelles sont également emballées et rangées. 

                Le temps restera ainsi jusqu’au phare de la Teignouse. Nous faisons cap au nord avec la brise revenu, puis pointons notre cap sur l’île Meaban. Nous allons relâcher au port du Crouesty pour faire le plein de gazole. Ce port est sorti de l’eau au début des années 70. Grâce à sa localisation à la sortie du golfe, c’est devenu un gros port de plaisance où s’amarrent un très grand nombre de grands voiliers de plus de 12m. Coincé entre le village de Port-Navalo et la commune d’Arzon, il présente tout d’une Marina pour personnes aisées.

             Après le plein de gazole, nous repartons à la voile et remontons sans esclandres le golfe jusqu’au mouillage de Seizh, dans la rivière de Conleau. La croisière se termine accompagné d’une flotte de canoé-Kayac dans lesquels une bande de joyeux drilles se lâchent en fin de semaine ! 

Nous quittons le bord après cette très belle croisière avec un équipage heureux.



Merci à tous, pour toutes ces belles photos prisent, merci Stéphane, pour ces textes magnifiquement écrit. 

A bientôt, a tous, pour des nouvelles navigations!  



Passe des Esclassiers, baie de Quiberon, septembre 2022