mercredi 30 novembre 2016

Balade Irlandaise juin 2016


Ballade Irlandaise du Mercredi 15 Juin au Samedi 2 juillet 2016.

 

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Equipage constitué de Paul, Bernard, Stéphane et Lionel.


          Le départ de Conleau à Vannes est fixé au Mercredi 15 Juin à 16h00 pour profiter de la marée descendante.

          Arrivé la veille, Paul a passé la nuit et la journée sur a bateau. Le restant de l’équipage aussitôt les obligations professionnel terminer a embarqué à 15h00, avec l’ensemble du matériel et de l’alimentation pour 18 jours. Un BiB, ou radeau de survie a intégré Solivalio pour cette croisière longue, sécurité oblige.

           Bernard, Paul et Stéphane sont des habitués de Solivalio. Les 3 matelots formant l’équipage de Lionel étant tous aguerris à la navigation à la voile et aux croisières.

          Le premier objectif est d’arriver sur la pointe Bretagne au plus tôt pour se permettre une traversée vers l’Irlande. Les vents sont dominants ouest à nord-ouest, plutôt faibles pour les jours à venir, autant dire que le pari est lourd à relever.

Croisière de Vannes vers Irlande, juin 2016.

           A la sortie du mouillage de Conleau, le vent est faible à modéré et la sortie du Golfe se fera sous voile ou sous moteur. Après avoir passé l’île de Méaban à la sortie du Golfe du Morbihan, le jeu consiste à remonter au plus près sur le phare de la Teignouse, en profitant au maximum du courant de la marée, tout en faisant marcher le bateau au mieux des conditions de vent faible. Celles-ci deviendront bientôt trop justes. Après avoir passé la pointe Quiberon nous démarrons le moteur pour rejoindre à 1h00 du matin Port Tudy (Ile de Groix) sous la lune.
 
Route Vannes Ile de Groix, juin 2016.

          Départ de Groix Jeudi 16 Juin à 8h00 sous un ciel clément et une mer belle. Avec un vent très faible de moins de dix nœuds orienté Nord-Ouest, Eole continue à nous jouer des tours pour cette deuxième journée. Le moteur devient plus important pour avancer que nos voiles. Dans ces conditions les milles font le double.  

           Les heures défilent sur une mer belle, quelques rencontres au large avec des dauphins qui sont très nombreux cette année, quelques poissons lunes battant de la nageoire en surface au rythme lancinant des clapots, et ces magnifiques fous de Bassan piquant au raz des vagues leur besoin de grand large.

Route Groix port de St Evette, Audierne, juin 2016.

          La vie à bord s’établit pendant cette longue journée de voile et de moteur, les dons culinaires de Paul, les histoires de voile, les sorties passées, tous ces petits moments de rien qui forgent l’équipage en début de croisière. Le vent persistera toute la journée, conformément aux prévisions météos, à venir du nord-ouest en faible brise.

         Nous passons alors au nord des Glénans, dépassant l’île de Penfret et son phare qui sort comme un périscope des eaux turquoise de l’archipel, puis la pointe de Penmarc’h interminable, telle une proue magnifique de quelque sous-marin géant bloqué sur le rivage.
 
Pointe de Penmarc'h, juin 2016

          Les paris sur l’avenir vont bon train, les moments de doute s’installent et s’associent à des plans B, des plans C si jamais la météo nous refuse notre rêve d’Irlande. Les jeux seront alors faits Samedi au plus tard, date fatidique installée aux confins des prévisions météo et des projections d’heures des marées pour remonter la mer d’Iroise vers la manche ouest.

         Nous finissons de nouveau au moteur vers l’avant-port d’Audierne le port de Saint Evette, où nous mouillerons vers 19h30. La mer est calme, et le temps propice à une soirée sur le pont.

Avant port de St-Evette, Audierne, juin 2016.


       Solivalio lève l’ancre le Vendredi 17 Juin à 8h00 et quitte le port d’Audierne sous moteur et génois avec un vent très faible et une mer belle (La météo a encore une fois raison !).

         Nous terminons de remonter la grande baie d’Audièrene au pré serré avec un premier bord vers l’île de Sein, puis un second pour nous présenter avant midi au Raz de Sein que nous ne franchissons qu’avec l’aide de la renverse et à marée montante. Ce petit cap Horn breton ne se passe en effet que grâce à la table des marées. Le phare de la Vieille sur le rocher de Gorebella (« La roche la plus éloignée », en breton) et son inséparable cardinale ouest, la tourelle de la plate, nous dévisagent dans un brouillard d’écume jailli de la crête des plus hautes vagues. Un troisième bord de près nous portera vers l’îlot de Tévennec.
 
Passage du Raz de Sein, juin 2016.
 
Route de Audierne vers l'Aber Ildut, juin 2016.

          Le vent se lève sérieusement peu à peu, et nous réduisons les voiles. Nous sommes en mer d’Iroise cela se voit immédiatement. On se réjouir du souffle de la mer. Le cap se voudrait le plus adonnant possible, pour pouvoir passer la baie de Douarnenez, puis le cap de la chèvre, passer la pointe de Pen-Hir et ses tas de pois (Grand Dahouët, petit Dahouët, Penn-Glaz, Chelott, Bern-Id et Ar Forc’h), dépasser Camaret pour rejoindre si possible la pointe Saint-Mathieu et l’entrée du chenal du Four au nord Ouest Bretagne avant 17 heure bénéficier du flot pour passer le phare du Four à marée montante. Voilà le but de l’équipage pour cette deuxième partie de navigation de la journée.

         Le vent est joueur, adonne dans les risées et nous donne l’espoir de franchir la pointe Saint-Mathieu sur un bord, refuse dans les moles et nous fait grincer des dents en abattant. La sagesse du marin se cache dans ces joutes océanes et apprend patiemment à composer avec le temps. Finalement, nous traversons la sortie de la rade de Brest en tirant des bords, pour arriver péniblement sur la pointe après 17h00. Le vent fraichissant jusqu’à plus de 25 nœuds, nous rentrons dans le chenal du Four dans des conditions de mer formée (Vent contre courant), et travaillons à la barre notre cap au plus juste pour rejoindre le port de l’aber Ildut vers 19h00. Nous ferons le plein de carburant, mouillerons sur le ponton visiteur, chargerons les fichiers grib des prévisions météo pour les jours à venir. La balade en soirée sur les rives de l’Abert est douce, les couleurs du mois de juin font leur éffet.

Aber Ildut, juin 2016


Attérissage à l'Aber Ildut, juin 2016.
 

 

Aber Ildut, juin 2016
 
Bateau goemier de l'aber ildut, juin 2016.De mai à octobre, entre 30 et 35 000 tonnes de laminaires sont débarquées et chargées en direction des usines. 

         La fin de soirée sera consacrée au nettoyage et à la préparation du bateau, puis au plan de traversée. Nous optons pour une traversée vers les îles de l’archipel de Scilly au large de la pointe la plus Sud Est de l’Angleterre (Cap Lizard) pour une relâche d’une journée et une nuit, le temps de laisser une forte perturbation glisser le long des côtes anglaises, avant de traverser la mer Celtique en direction de la baie de Cork en Irlande. Si l’équipage est maintenant fixé, il n’en est pas moins averti des vents contraires de Nord-Ouest. Mais c’est une autre histoire à venir…

          Nous quittons l’aber Ildut le Samedi 18 Juin à la fraîche, à 7h30 du matin, le bateau rangé, propre et prêt pour la traversée vers les Scilly. Sur Solivalio, rien n’est laissé au hasard!

         Le vent est établi autour de 16 nœuds, orienté Nord-Ouest comme prévu et la mer est belle, bien que plus formée qu’en Bretagne Sud . Nous faisons cap au nord de l’île de Ouessant, autrement appelée « l’île sentinelle » et passerons le phare du Stiff. Le faible nombre de voiliers rencontrés en mer d’Iroise, diminue progressivement en quittant la vue de l’île d’Ouessant, et nous nous retrouvons alors seuls à naviguer.

Route vers les Îles Scilly, juin 2016.

         La vie s’organise à la barre. Peu à peu, Ouessant et son phare disparaissent à l’horizon. Nous maintiendrons un cap Bâbord amure toute la journée et toute la nuit, en navigant au près serré jusque vers 4 heures du matin et perdre une dérive de plusieurs dizaines de miles au nord de notre objectif. La météo nous prévoit alors un changement de vent du Nord-Ouest vers l’Ouest qui nous permettrait d’adonner de récupérer notre dérive et notre cap sur l’île Sainte Mary (Scilly).

         Le premier rail à cargo de Ouessant se franchit en après-midi, avec un peu moins de cinq cargos en vue. Leur arrivée vers nous, est toujours surprenante de rapidité et en taille. Les quarts s’organisent avec Paul et Stéphane de 10h00 du soir à 4h00 du matin, puis Bernard et Lionel jusqu’à 9h00.

Traversé de la Manche, rail de Ouessant, juin 2016.
 
Traversé de la Manche, rail de Ouessant, juin 2016.
 
Traversé de la Manche, rail de Ouessant, juin 2016.

Traversé de la Manche, rail de Ouessant, juin 2016.

Repos, à la gite, traversé de la Manche, juin 2016

 Traversé de la Manche, juin 2016
 
Traversé de la Manche, juin 2016 

Traversé de la Manche, juin 2016
 
Traversé de la Manche, juin 2016
 
 
         La lune est voilée toute la nuit, le vent se maintien autour de 16 à 18 nœuds, et une mer peu agitée à agitée. Le deuxième rail se passera dans la nuit, avec quelques croisements de cargos et autres embarcation dont la description était à mi-chemin entre le porte-avion et le dragon des mers nageant en dos crawlé, nous ne le saurons jamais… La renverse de vent de 4h00 n’aura pas lieu à l’heure indiquer sue nos fichiers météo , mais viendra plus tard en tout début de matinée avec le début de la dépression.
Paul, première traversé vers les îles de Scilly, avec le sourire, juin 2016.
 

          Nous arrivons au mouillage de l’île Sainte Mary le Dimanche 19 Juin à 11h00 du matin après 27 heures de navigation, sous une pluie persistante et un vent établi à plus de vingt nœuds mer blanche d’écume, il est temps d’arrivé le front fort prévu est à l’heure sur l’archipel des Scilly. Après un repas mérité, une petite sieste, l’équipage relâche sur l’île pour une visite de la ville et de la tour de garde, et finir comme il se doit au pub. Le vent monte jusqu’à siffler en haut des mâts. Le coup de vent prévu est établi. On comprend dans ces moments la toute l’importance de bien lire sa météo de bien la comprendre et d'anticiper...

Arrivé sportive à l'archipel des îles Scilly, juin 2016. 
 
Archipel des Îles Scilly, juin 2016.
 

Pointe de Peninnis Head, île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016. 

île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016. 

île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016. 
 
île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016. 
 
île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016. 

île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016. 
 
île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016. 

île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016.  

île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016. 

île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016. 

île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016. 

île de St Mary's, archipel des îles Scilly, juin 2016.  

          Nous quittons le mouillage de Sainte Mary le Lundi 20 Juin à 9h00 dans un vent établi de plus de vingt nœuds, et sous pluie pénétrante. La visibilité est bouchée. Rien d’engagant à aller faire de la voile. 7h00 étais l’heure prévu de notre départ . A cette heure nous ne voyons qu’a peine le voilier au mouillage derrière nous. La désision est facile à prendre, on appareil dans deux heures, le capitaine rentre dans sa banette encore chaude et attend que cela s’améliore un peu.

          Nous ne verrons pas les autres îles de l’archipel dans cette humidité persistante. Nous avons attendus autant que possible le passage du coup de vent qui va aller décroissant sur les premières heures de la matinée, mais ne pouvons déroger davantage notre traversée de la mer Celtique vers Crosshaven que nous voulons rejoindre.

          Nous sommes de nouveau en vent de face, et naviguons au près serré, bâbord amure, dans une mer agitée. Rien de plus inconfotable pour l’équipage bien amariné. Le voilier gite, tape sur les vagues de face, la capote est trempée. Comme prévu, notre cap est trop nord, nous subissons la loi du vent défavorable. L’équipage est bien reposé, et la perspective de voir les côtes Irlandaises se mérite et a un prix, même raisonnable et raisonné par l’étude météo et la préparation du bateau et de la route.

Départ de  l'archipel des îles Scilly, route vers l'Irlande, juin 2016 .

          Nous mettrons 32 heures à rallier la côte irlandaise le tout au près, avec une perte de cap non négligeable vers le nord. Nous devions bénéficier d’un vent adonnant en début de soirée, que nous ne verrons que vers 4h30 le matin. Nous n’avons donc pu gagner sur le cap qu’en fin de nuit.

Route de  l'archipel des îles Scilly, vers la baie de Cork, l'Irlande, juin 2016. 

           La nuit s’est installée avec les quarts, Bernard et Stéphane assurant le quart jusqu’à 5h00 du matin, Paul et Lionel prenant ensuite le relai. Les quarts sont longs, nous sommes loin des règles couramment suivies par les Glénan rapportées par Paul qui pratique avec cette école réputée, mais préférons une formule de 2 quarts longs qui conviennent au rythme de chacun.

Navigation vers L'Irlande, juin 2016.

Navigation vers L'Irlande, juin 2016.

          Jusqu’à 5 heures du matin, très peu de monde sur notre route malgré la traversée du rail de montée et de descente entre Irlande et Angleterre. Un cargo qui nous ignore magistralement, une embarcation longue et massive qui tiendra une bonne demi-heure en expectations diverses et variées entre porte avion, cargo, plateforme pétrolière ou autre engin navigant moins conventionnel. Des passages sans nuages laissant une lune s’élargir et s’épanouir sur le sillage étincelant de Solivalio en une rivière de diamants éclaboussés d’écume, des âmes qui se portent aux mystères du monde et explorent l’incommensurable infini de la mer et des passions des hommes.

            Moment magique de la navigation de nuit loin des côtes, récompense du marin, du poète et des amoureux de grand large. Quelques pluies nous réveillent de nos songes, suivies d’une mole de vent et d’un 360 malheureux à la barre à chercher un début de souffle. Eole nous a joué un tour. Le vent ayant enfin tourné vers l’ouest, sud-ouest après cet épisode météorologique, la route peut maintenant être établie en un bord direct vers Crosshaven à partir de 4h00 du matin.

Navigation vers L'Irlande, juin 2016.
 
            Le matin du mardi 21 Juin continue dans l’ambiance celte d’une pluie en crachin, de vent établi ouest, et de mer agitée. Solivalio marche correctement à plus de six nœuds vers l’Irlande que nous atteignons vers 17h00 après une pleine journée de quarts, rythmée par les repas pris dans le cockpit grâce au dévouement culinaire de Paul qui soigne tout l’équipage.

           L’entrée dans la baie de Cork se sonne comme un clairon triomphant en nos cœurs émerveillés, aboutissement d’une traversée que nous avons été chercher et que nous avons construit avec une météo joueuse qui aime à faire naviguer les voiliers au près serré. Le but est là, la ballade Irlandaise peut jouer sa musique sur le port de Crosshaven qui nous accueille. Nous entrons dans la passe entre Roches Point que nous laissons à tribord, et Weaver’s Point sur bâbord. Nous enroulons la pointe sud pour rentrer dans le port de Crosshaven, et amarrer sur le ponton visiteur et nous poser enfin.

 La pointe de Roche point, entrée de la baie de Cork, Irlande, juin 2016.

La pointe de Roche point, entrée de la baie de Cork, Irlande, juin 2016.
 
entrée de la baie de Cork, Irlande, juin 2016.
 
Baie de Cork, juin 2016.

Baie de Cork, juin 2016.

Baie de Cork, juin 2016.

Le village de Crosshaven, juin 2016.
 
Le village de Crosshaven, juin 2016.

Port de plaisance de Crosshaven, juin 2016.

          Après l’amarrage, un bon dessalage des corps s’impose. La douche sera prise au Royal Yacht Club de Cork, le plus ancien club nautique du monde. Il à été fonder 1720, le lieu est rustique remplis d’histoire, le personnel est accueillant comme les grand fauteuil en cuire et les salons boisé. Ce soudain confort tranche avec les dernières heures de navigation au prè dans l’humidité dans un bateau au mouvement permanent parfois brutal. Tous cela, sera suivi du « fish and chips » incontournable et de quelques pintes de stouts à l’ambre profond. Nous nous immergeons dans la langue de Shakespeare aux intonations roulantes du sud Irlande.

Le Royal Yacht Club de Crosshaven, juin 2016.

Le Royal Yacht Club de Crosshaven, juin 2016. 

Le Royal Yacht Club de Crosshaven, juin 2016.

Le Royal Yacht Club de Crosshaven, juin 2016.
 
Soirée à Crosshaven, juin 2016.
 
Soirée à Crosshaven, juin 2016.
 
Soirée à Crosshaven, juin 2016.
 

          Le mercredi 22 Juin demi journée de relâche, petit déjeuner aux croissants, quelques courses alimentaires complémentaires, un nettoyage de Solivalio de fond en comble sous un ciel transparent et un soleil sans failles. Les Irlandais cacheraient-ils bien leurs pépites en mentant sur leur climat pour que cette île farouche reste cet écrin de nature sauvage ? Le soleil impose dans les zones septentrionales de l’Europe, la sortie du barbecue. Nous n’échapperons pas à la règle, et les saucisses grillées au soleil Irlandais accompagneront notre repas, sauf pour deux saucisses ayant déserté l’assiette par la voie des airs, en l’occurrence dans le bec de mouettes plus voleuses que les pies bicolores française. Peste soit de ces oiseaux sans foi ni loi !
 
 Crosshaven, juin 2016.
 
 Crosshaven, juin 2016.
 
 
A Crosshaven, juin 2016.
 

             Après le repas, nous embarquons pour une navigation dans la baie. Direction Est vers la raffinerie et le village de Corkberg, en passant au ras de quelques gaziers et half tonner en attente devant la raffinerie. Nous filons ensuite vers le Nord-Ouest, en enroulant la petite île de Spike (Spike island) puis direction Cobh (Prononcer Cove qui est l’écriture anglaise) où nous ferons escale sur le ponton d’accueil privé de l’hôtel restaurant.

Remonté de la baie de Cork vers Kobh, juin 2016.

Remonté de la baie de Cork vers Kobh,  Irlande, juin 2016.

Kobh, Irlande, juin 2016.
 
Ville de Kobh, Irlande, juin 2016.

Kobh, Irlande, juin 2016.
 
Kobh, Irlande, juin 2016.

Kobh, Irlande, juin 2016.

               Cobh est au sud de la presqu’île, un des ports principaux des transatlantiques irlandais. C'était le point de départ pour 2,5 millions des 6 millions d'Irlandais qui émigrèrent en Amérique du Nord entre 1848 et 1950. Le RMS Titanic effectua sa dernière escale à Cobh avant de traverser l'Atlantique pour son fatal voyage vers New York.

Le Mémorial Garden du Titanic, Ville de Cobh, Irlande, juin 2016. 

 
Le Mémorial Garden du Titanic, Ville de Cobh, Irlande, juin 2016.

Solivalio au pied de la Terrasse privé de l' hotel à Cobh, Ville de Cobh, Irlande, juin 2016

             Des paquebots et porte-containers gigantesques s’y amarrent encore tous les jours, sur un quai qui semblent ridicule en proportion. Nous ferons la visite de ce très pittoresque village historique jusqu’au mémorial aux marins dans lequel nous lisons l’inévitable tragédie du Titanic parti de Cobh, dernière escale du paquebot de la mort pour des centaines d’émigrants en partance pour le pays de l’espoir.

Solivalio au pied de la Terrasse privé de l' hotel à Cobh, Ville de Cobh, Irlande, juin 2016

           Tout prêt de cet embarcadère se situe une construction très spéciale destinée à parfaire l’hygiène des émigrants pour préserver et la santé à bord des transatlantiques, mais également à l’arrivée aux Amériques. Nous découvrons dans ce mémorial à ciel ouvert, un hommage à Éric Tabarly. En effet, le premier Pen Duick d’Éric (Penn Duig en Breton) qu’il a reçu de son père, est un voilier construit par les chantiers Gridiron and Workers à Carigaloe près de Crosshaven en Irlande, d'après les plans d'un architecte écossais de grande renommée, William Fife III, en 1898. Rappelons que c’est pour se rendre au rassemblement de tous les voiliers construits par William Fife, qu’Éric Tabarly disparut en mer d’Irlande le 12 Juin 1998.
 
Ville de Cobh, Irlande, juin 2016

            Nous continuons notre visite de ce village perché à l’église dominante et, en contre-bas, aux maisons en façade maritime offrant une palette de couleurs que nous avons tous vu au moins une fois dans des magazines ou reportages.

Ville de Cobh, Irlande, juin 2016

Ville de Cobh, Irlande, juin 2016

Ville de Cobh, Irlande, juin 2016

Le Mémorial du paquebot le Lusitania, Ville de Cobh, Irlande, juin 2016.

Ville de Cobh, Irlande, juin 2016.
 
Ville de Cobh, Irlande, juin 2016.

            Nous quittons Cobh vers la fin d’après-midi pour un mouillage entre mer et aber, entre rivage et bord de rivière, entre roche et forêt au fond de la baie nord-est. Pour nous y rendre, nous filons grand largue vers l’Est en suivant la côte sud de la presqu’île de Cobh, passant au large de Willmount, Glenmore et Marlogue jusqu’à la passe nord qui démarre entre Marlogue et East Ferry. 
 
Remonté de la baie de Cork, vers le  port de East Ferry, juin 2016.  

Remonté de la baie de Cork, vers le  port de East Ferry, juin 2016.

Remonté de la baie de Cork, vers le  port de East Ferry, juin 2016. 
 
         Nous prendrons alors plein nord dans cette petite passe d’un tiers de mile de large, sur laquelle nous pouvons voir un ballet incessant de skiff et avirons qui montent et descendent ce bras de mer en cadence soutenue. Finalement, nous apponterons dans la marina de East Ferry sur l’extrémité Est de la même presqu’île, marina engoncée dans ce bras de mer très lacustre. Nous pourrons dîner dans le cockpit arrière, admirant le languissant soleil couchant sur des joutes « avironesques ».

Remonté de la baie de Cork, vers le  port de East Ferry, juin 2016.

Remonté de la baie de Cork, vers le  port de East Ferry, juin 2016.
 
Au  port de East Ferry, juin 2016.

Au  port de East Ferry, juin 2016.
 

Rive opposer du port de East Ferry, juin 2016.


              La marina n’en porte que le nom, perdue au bas d’un raidillon descendant des champs de vache et de bocages cultivés. L’unique hôtel-bar-capitainerie ayant jeté l’ancre et l’éponge pour rêver sans-doute d’une nouvelle vie sous l’œil indifférent des quelques rares visiteurs.

Remonté de la baie de Cork, vers le  port de East Ferry, juin 2016.


           Le jeudi 23 Juin au matin, le soleil nous accueille de nouveau dans un ciel irlandais clair et bleu. Nous appareillons à 9h00 pour nous rendre à Kinsale dans une pétole qui nous oblige à démarrer le Volvo.

             Kinsale est un magnifique port et une très jolie ville touristique prisée des habitants de Cork, que l’on abordera en sortant de la baie en navigant plein sud, puis en longeant la côte irlandaise vers sa pointe sud. Petite balade de 25 miles de notre marina de East Ferry, que nous effectuerons avec une escale vers midi dans la baie de Oysterhaven, littéralement le havre des huîtres, fameux programme.

             Oysterhaven est un aber très profond qui s’est émancipé tardivement dans les années 1980 dans le domaine touristique, autour des camps d’été, du windsurf et de la voile. Nous remontons au maximum de ce que nous permet la marée pour rester manœuvrant, et mouillons au centre d’un écrin de verdure et d’arbre qui donne tout son sens à l’Irlande, pays marin et terrien tout autant. A l’instar du peuple Corse, beaucoup d’Irlandais considèrent que leur ADN est terrestre, et qu’ils se sont ouvert un peu au monde de Némo qu’en deuxième choix, et de façon prudente.

Navigation vers la baie de Oysterhaven, juin2016
 
Route du port de East Ferry, en baie de Cork vers Oysterhaven, Irlande juin 2016
 

Dans la baie sauvage de Oysterhaven, juin2016

Dans la baie sauvage de Oysterhaven, juin2016

               Nous déjeunons dans le cockpit, sous le soleil et un vent très léger, agaçant les mouettes sur le tableau arrière de Solivalio avant de repartir vers 14h00. Descente de l’aber, puis retour en mer pour une courte navigation vers Kinsale, qui nous accueille à l’entrée de la passe par un chalutier nouvellement échoué sur la côte sur bâbord, et une forteresse aux bastions allongés sur notre tribord, le fort Charles.
 
Navigation vers Kinsal, Irlande, juin 2016. 
 
Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016 
 
Route de la baie de Oysterhaven,  versla ville de Kinsal, Irlande juin 2016. 
 

Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016 
 
Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016 

Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016 
 
Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016 
 

Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016 

 Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016 
 
               Le paysage est grandiose à nouveau, chargé de pentes verdoyantes plongeant dans les eaux salées, et l’on dit que par gros temps, les moutons légendaires accrochés sur la falaise tombe dans les eaux qui deviennent moutonnantes (En fait, c’est le narrateur qui le dit…).

               Nous nous amarrons en bout de port sur le ponton d’accueil, entre les bateaux des Glénan, un voilier français en escale qui nous indique le code des douches et quelques monstres de voilier que nous admirons de plus prêt. Nous profitons de cette escale du soir pour quelques travaux de couture sur la capote qui a souffert de déchirures avec l’équipe Paul et Stéphane, tandis que Bernard et Lionel remettent en état le feu bâbord avant qui a pris l’eau, et de plus, fond quelques réglages des haubans. Et puis visite de ce village touristique très coloré, achat de cartes postales et souvenirs, farniente à la terrasse du pub tout en charriant les autochtones sur le prochain duel de la coupe d’Europe de football entre l’Irlande du Sud et la France, dans un Anglais approximatif et gouailleur. L’avenir nous aura donné raison, alors que nous naviguions vers la pointe Bretagne…

Ville de Kinsal, Irlande, juin 2016.

Ville de Kinsal, Irlande, juin 2016.

Ville de Kinsal, Irlande, juin 2016.

Ville de Kinsal, Irlande, juin 2016.

Ville de Kinsal, Irlande, juin 2016.

Ville de Kinsal, Irlande, juin 2016.

Ville de Kinsal, Irlande, juin 2016.

Port de Kinsal, Irlande, juin 2016.

Solivalio au port de Kinsal, Irlande, juin 2016.


              La soirée se passera au pub où un groupe de musicien fait verser des larmes irlandaises aux familles à l’écoute, tout en laissant le micro aux spectateurs pour que chacun puisse pousser sa ballade aux déchirements des tonalités mineures jusqu’à ce que nos yeux nous commandent un retour aux couchettes. Les oreilles encore bercées du bon vieux « Dirty old canal » du groupe Anglais The Pogues, l’équipage sombre dans un sommeil mérité.

L'équipage à la fête Kinsal, Irlande, juin 2016.

Au pub Kinsal, Irlande, juin 2016.

L'équipage à la fête Kinsal, Irlande, juin 2016.


            Le Vendredi 24 Juin, après un plein d’essence dans la marina en face du port de Kinsale, nous reprenons notre route sud à 8h30 du matin. Le but est double aujourd’hui : d’une part rallier Glandore, d’autre part de dépiler en soirée les fichiers météo que nous avons téléchargés à Kinsale pour positionner notre retour qui doit être une traversée de 3 jours et deux nuits.
             Nous sortons de la baie de Kinsale avec deux voiliers de l’école de voile de Glénan, dont un Pogo qui filera vers le sud en nous larguant magistralement. Nous avons environ 30 miles jusqu’à Glandore, mais en ferons pas loin de 40 du fait de l’orientation du vent Sud-Ouest, vent qui va s’établir peu à peu autour des 18 nœuds avec une mer légèrement formée au large. Le temps est dégagé, et les couleurs matinales sont splendides et nous offre une navigation jusqu’au bout de la péninsule de Old Head (La vieille tête) avec son Golf qui domine la pointe sud.
 
Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016 

Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016 

Chenal de Kinsal, Irlande, juin 2016 
 
Route vers Glandore, Irlande, juin 2016.

Route vers Glandore, Irlande, juin 2016.

               Nous continuerons alors vers le large pour prendre le vent, et tirerons des bords au large des côtes qui présentent des falaises aux hauteurs gigantesques et aux clivages apparents, laissant çà et là des trouées dans la roche liées aux usures du vent, de la mer et des sources, pour sculpter des pitons avancés aux allures d’arches gaéliques. Nous dépassons alors les pointes de Sandscove, de  Old head of Kinsale au large duquel gît l'épave du Lusitania, ce paquebot Anglais coulé par un sous marin allement pendant la première guerre mondial avec plus de 1200 passagers (le mémorial se trouve à la ville de Cobh ), de Galley head, dernière avancée rocheuse avant de pointer au fond de la baie vers l’aber qui mène sur Glandore.

Old head of Kinsal, Route vers Glandore, Irlande, juin 2016.

               Notons un épisode croustillant survenu à mi-chemin entre Kinsale et Glandore, au large des côtés, en la rencontre forcée avec les douaniers Irlandais. Après un appel radio pour stopper Solivalio et l’arraisonner en pleine mer, nous décidons d’enrouler le génois et de garder la grand-voile pour asseoir le voilier sur sa gîte naturelle. Le Zodiac des douaniers est alors mis à flots depuis la plage arrière de la vedette, et la brigade arrive plein gaz au vent de Solivalio. Un ancien aux commandes, hermétique et peu sensible à l’humour, tente de motiver le novice plus guilleret mais pas très grand pied marin. Après plusieurs tentatives manquées, le Zodiac va sous le vent retenter son approche. Quelques coups de gueules du capitaine envers le moussaillon botté dont le tact pour le matériel tient d’avantage de celui du bouledogue dans un jeu de quille, ce dernier (Le moussaillon) arrive à sauter sur le liston par miracle. Présentations, présentation des papiers, et tentatives pour dérider le jeunot qui ne demandait pas mieux, par quelques plaisanteries pour le match de foot prochain qui opposera nos équipes respectives pour le championnat d’Europe dimanche de cette semaine.
 

            Nous finirons par une photo de groupe, avec son large sourire d’Irlandais. Belle rencontre. Le génois déroulé, nous poursuivrons notre cap vers l’entrée de la baie de Glandore que nous rallierons en soirée.

 
Douaniers Irlandais, Route vers Glandore, Irlande, juin 2016. 
 
Douaniers Irlandais, Route vers Glandore, Irlande, juin 2016. 

Douaniers Irlandais, Route vers Glandore, Irlande, juin 2016. 
 
 Le génois déroulé, nous poursuivrons notre cap vers l’entrée de la baie de Glandore que nous rallierons en soirée. Quelques repérages sur carte pour une entrée très balisée autour de cailloux au centre de la passe, et nous mouillons entre les voiliers des Glénan et un voilier Anglais occupé par un vieux célibataire Australien en mal de discussions.
 
 
Route vers Glandore, Irlande, juin 2016. 

Route vers Glandore, Irlande, juin 2016. 
 
Route vers Glandore, Irlande, juin 2016. 
 
Glandore, Irlande, juin 2016.
 

Chenal vers Glandore, Irlande, juin 2016. 

Chenal vers Glandore, Irlande, juin 2016. 

Chenal vers Glandore, Irlande, juin 2016. 

Chenal vers Glandore, Irlande, juin 2016. 

Chenal vers Glandore, Irlande, juin 2016. 
         
           Après un dîner rapide dans le carré de Solivalio, nous débarquons pour une courte visite du village et de sa cale pittoresque, échangeons quelques palabres avec l’Australien sur une terrasse en surplomb de la baie, et la discussion engagée depuis le matin pour la fin de croisière se poursuit. Un front dépressionnaire ne nous permet pas de continuer notre croisière vers Baltimore avec escale, de visiter l’île de Cap Clear, de mouillé notre ancre dans la passe abritée de Barloge Creek et d’allé voir le grand lac avec l’annexe du bateau, puis le Fastnet... Discussions affermies, débat contradictoire, balancement du pour et du contre, frustrations, données météo, évidences : l’échange est nourri.
 
Glandore, Irlande, juin 2016. 

Glandore, Irlande, juin 2016. 

Baie de Glandore, Irlande, juin 2016. 


Glandore, Irlande, juin 2016. 

Baie de Glandore, Irlande, juin 2016. 

Glandore, Irlande, juin 2016

             Enfin la décision est prise de partir très tôt le matin, de descendre sud vers le Fastnet, puis de prendre plein Est vers Ouessant et Brest que nous devons rallier le Lundi 27 Juin en soirée avant l’arrivée du front dépressionnaire. Partir d’Irlande plus tard après le front nous mettrai en retard pour nos obligations professionnel en France.

             Après une courte nuit, nous appareillons à 6h30 le Samedi 25 Juin et quittons Glandore, sortons de la baie et pointons sud-ouest vers l’île de Myross que nous longeons dans la clarté de l’aube naissante, au milieu des falaises démesurées. Ces départs de bonne heure sont toujours un bonheur pour les yeux quand le temps est découvert comme c’est le cas encore ce matin.
 
Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
 
Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.

Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.

Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
 
Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
 
Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.

Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.

Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.

Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.

Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.
 
Route de Glandore vers le Fasnet, puis Brest,Irlande,  juin 2016

Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.

Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.

            Nous découvrons sous jumelles l’entrée mystique de Baltimore, entre deux falaises épouvantables dont celle nord est surmontée d’une espèce de menhir géant, gardien d’une passe protégeant un aber infini qui s’étiole loin dans les terres. Une bonne partie de la matinée nous occupera à scruter le rocher du Fastnet, un des caps mythiques de l’Europe accessibles aux marins amateurs.
Entrée du Havre de Baltimore, juin 2016.
 
Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.

île de Cap Clear, Navigation vers le phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.

             A qui le verra le premier, cette recherche de primauté verra quelques pitons rocheux modestes se faire baptiser du grand nom de Fastnet. Ah ! Jeunesse ! Le Rocher sera finalement visualisé, et nous décidons qu’il est urgent de le doubler avant de faire cap vers la pointe Bretagne. 
 
Phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.

Phare du Fasnet, Irlande, juin 2016.


Phare du Fasnet, Irlande, juin 2016. 
 
         Chose dite, chose faite. Le Rochet n’aura jamais été autant salué. Vers midi, nous mettons cap vers la France, et lançon le spi dans des conditions de vent idéales. Le bateau marche bien sur un grand largue assez proche du vent arrière, qu’il faut surveiller en permanence pour éviter l’empannage intempestif. Le vent va monter graduellement, jusqu’au point où il est temps d’affaler le spi. Ce dernier est réfractaire à toute démarche pour descendre la chaussette de spi, et s’accroche en haut de mât. La manœuvre devient impossible et une dernière tentative musclée emportera le spi par éclatement, sous la colère du skipper. Le Spi de Solivalio aura rendu l’âme au large du Fastnet. Deuil toujours pénible au regard du matériel dont on sait tous le prix et les efforts pour l’entretenir. Solivalio continue sa route au portant jusqu’à perdre de vue les côtes. Nous nous organisons pour les quarts de la nuit. Paul et Stéphane sur le quart jusqu’à 4 heures du matin, Bernard et Lionel ensuite. Le vent monte encore, nous prenons un ris, organisons le repas du soir, et nous nous préparons pour la nuit qui restera venteuse, pluvieuse et agitée au niveau de la mer.
 
Route vers Brest au départ du Fastnet, Irlande, juin 2016.   

              Le pilote automatique nous fera quelques misères dans la nuit, nous imposant de barrer jusqu’au matin.


Route vers Brest au départ du Fastnet, Irlande, juin 2016.   

             Le Dimanche 26 Juin, le temps est resté le même. Nous revissons l’attache du pilote qui continuera à nous faire quelques tours de cochon, et la longue navigation dans la grisaille sera rythmée par les discussions du bord, les repas, et les repos en cabine de façon alternée. Nous préparons notre deuxième nuit en mer en organisant les quarts de la même façon que la veille.
 


Route vers Brest au départ du Fastnet, Irlande, juin 2016.   

 
Route vers Brest au départ du Fastnet, Irlande, juin 2016.  
 
 Route vers Brest au départ du Fastnet, Irlande, juin 2016.  
 
Route vers Brest au départ du Fastnet, Irlande, juin 2016.   

Route vers Brest au départ du Fastnet, Irlande, juin 2016.    

             Vers 3 heures du matin, nous voyons un ballet de chalutiers pêcher à plus de 2 miles de nous. Nous nous n’en rapprocherons jamais, mais ces lumières dansantes nous distrait d’une navigation un peu monotone sous un ciel grisâtre clair le jour, foncé la nuit. Solivalio marche bien sous 20 nœuds de vent et des vagues de 2 à 3 mètre d’amplitude. L’allure largue est toujours un peu plus délicate à tenir, mais plus confortable pour l’équipage. Quelques variations de vent entre 16 nœuds et 22 nœuds nous ferons faire un peu d’exercice au génois (Réduction et largage du génois par alternance) et la grand-voile par des prise et des lâchers de ris. Nous nous remémorons notre périple Irlandais avec ses très belles navigations, visites et soirée que l’on gardera en mémoire, associées aux navigations, quarts de nuit, paysages grandioses et falaises gigantesques.
 
Passage du rail de Ouessant, juin 2016.

Passage du rail de Ouessant, juin 2016.

Passage du rail de Ouessant, juin 2016.
 
                Le lundi 27 Juin se réveille sous un temps toujours grisâtre, sans visuel comme nous nous attendions. Le vent est toujours orienté sud-ouest et souffle entre 16 et 20 Nœuds. Solivalio marche bien, l’équipage sort de ses quarts et s’organise à tour de rôle pour le repos en cabine. Les phares du Stif ou du Créac’h ne seront pas en vue avant quelques temps, vers 10h00 du matin pour le moins. Le calcul a été fait pour pouvoir passer le chenal du Four et nous présenter à la pointe Saint-Matthieu après 11h00 avec la marée. Nous sommes dans les temps. Nous dépassons Ouessant par le nord, dépassons le phare du Stiff, passons au large de Molène puis du Conquet et faisons cap vers la pointe Saint-Matthieu qui sera dépassée sans soucis, accompagné de dauphins à l’avant de l’étrave. Ils nous reconnaisse certainement Solivalio est un habitué des lieus et nous souhaite un bon retour en n’oubliant pas de nous félicité de cette belle navigation entre le phare du Fastnet et Brest. Nous profilons vers la rade de Brest puis la marina du château ou nous accostons après 3 jours et deux nuits de mer.

Passage de la pointe Saint Mathieu, entrée de la rade de Brest, juin 2016

                L’équipage a besoin d’une douche et de délasser. C’est quartier libre jusqu’en soirée que nous passerons devant un match de foot sur une terrasse de café. Dans la nuit, le vent monte fort comme annoncé. Notre choix aura été le bon, même si c’est difficile de quitter l’Irlande après tant d’effort.

Atterrissage à Brest, juin 2016. 

Brest, juin 2016.

               Les marins le savent, le périple vers les côtes irlandaises se fait majoritairement avec le vent à contre, une mer plus formée que sur nos côtes pour un vent équivalent, et l’œil rivé sur les bulletins météo qui finalement, mettront tout capitaine vigilant dans le sillage de la raison.

                Le mardi 28 Juin est journée de relâche. Le vent est monté à 30 nœuds et le ciel courroucé file vers l’intérieur des terres de Bretagne. Chacun vaque à ses occupations ou ses visites.


Brest, juin 2016.

Brest, juin 2016.

Brest, juin 2016.

 Brest, juin 2016.

             Le Mercredi 29 Juin, le capitaine décide de lever l’ancre, car tout équipage se ramollit à terre. Le but est une croisière vers le fond de la rade de Brest et le cimetière des bateaux de la marine national, puis un retour vers Camaret pour préparer notre descente vers la Bretagne Sud.

               Solivalio quitte la marina vers 10h00 le matin, et file au près serré plein Sud pour doubler la pointe de l’Armorique et la petite île ronde et remonter la partie Sud de la rade. Le vent varie autour de 20 nœuds dans la rade abrité, et la mer nous offre un état plutôt calme grâce à l’abri de la longue péninsule qui vient fermer la rade Sud en s’étirant vers le Nord jusqu’à la pointe des Espagnols. La pointe Armorique passée, nous continuons plus au Sud pour prendre le Chenal qui remonte vers Logonna-Daoulas. Les courants nous portent vers le fond de la rade, et nous sortirons au retour. Remonter le courant à la voile n’est pas pensable dans la rade.

Navigation dans la rade de Brest, juin 2016.

Remonté de L'Aulne,  dans la rade de Brest, juin 2016.
 
Remonté de L'Aulne,  dans la rade de Brest, juin 2016.

Remonté de L'Aulne,  dans la rade de Brest, juin 2016.

Remonté de L'Aulne,  dans la rade de Brest, juin 2016.

              Passé Logonna-Daoulas, il nous faut ensuite faire route dans la direction du fond de ce bras de mer qui va vers Quiella et le Parc Naturel Régional d’Armorique, et prendre sur tribord le bras de mer l’Aulne qui démarre de Landévennec. A partir de ce point, la rivière est remontée dans ses moindres méandres jusqu’au cimetière de bateau de la Navale, entre Trégarvan et Kerbastard, au fond d’une falaise profonde. Ces immenses bâtiments servent de perchoir à une population ornithologique maritime importante.

Remonté de L'Aulne,  dans la rade de Brest, juin 2016.

Remonté de L'Aulne,  dans la rade de Brest, juin 2016.

Remonté de L'Aulne,  dans la rade de Brest, juin 2016.

             Le climat est très particulier, le vent quasi inexistant, la verdure à flanc de falaise… on se croirait remonter le Yang-Tse-Kiang et longer les canonnières en déroute sur les berges… Au fond de cet aber, nous mouillons pour un repas à l’intérieur de Solivalio, un petit froid humide ne nous lâchant pas le caban. Nous pouvons voir le moulin à marée dans le fond, et le viaduc qui permet d’accéder en zone sud de Brest.
 
Remonté de L'Aulne,  dans la rade de Brest, juin 2016.

Remonté de L'Aulne,  dans la rade de Brest, juin 2016.

             Nous appareillons vers 13h00 car la marée descendante doit nous sortir jusqu’à Camaret. Après la décente de l’Aulne, nous nous confrontons à la sortie de Brest et de la pointe des Espagnols une mer musclée que nous affrontons à la barre vent debout, en tirant des bords jusqu’à Camaret. Petite partie de navigation qui nous fait sentir ce que nous avons évité en raccourcissant notre séjour Irlandais d’une journée.
 
Sortie du goulet de Brest, bâtiment de la marine national dans le grain, juin 2016. 

Sortie du goulet de Brest, dans le grain, juin 2016.

               Nous entrons finalement au port de Camaret, le pont et les cirés nettoyés et salés, puis nous nous appontons pour la nuit. La ville est très calme, quelques chiens abrutis de vent remonte la rue centrale et de rares promeneurs passent leur nez à l’entrebâillement de la porte de restaurants qui ne pensent qu’à fermer. Nous avons du mal à considérer que nous sommes le 29 Juin, veille d’une saison estivale.

            Une remarque importante sera fait ce soir la, sur les prix des bières qui ne sont plus du tout les même qu’il y a seulement trois jours en Irlande. On ne comprend plus...

Camaret sous la grisaille, juin 2016.

Camaret sous la grisaille, juin 2016

Camaret sous la grisaille, juin 2016

Camaret sous la grisaille, juin 2016

Camaret sous la grisaille, juin 2016

Camaret sous la grisaille, juin 2016
Jeudi 30 Juin.

           Comme un grand nombre de plaisancier (qui eux sont resté bloqué au port depuis au moins deux jours à cause de la météo) nous décollons de Camaret au petit matin pour une grande navigation. Le vent est enfin calmé et souffle plein ouest, un temps de grisailles. Seule impératif de la journée : passer la pointe du Raz au moment de la renverse ou après. Solivalio descend la mer d’Iroise en passant la pointe de Pen-Hir qui finit la presqu’île, pointe accompagnée des tas de pois, cailloux ronds et géants qui s’égrainent vers le large. Vient ensuite la longue descente vers le cap de la chèvre, puis la traversée de la baie de Douarnenez pour venir se présenter au passage du raz-de-sein, entre la pointe du Raz et l’île de sein très au large. Les courants s’accélère, la mer se perturbe, le vent fait des sautes : c’est le Cap Horn du marin Breton qui s’exprime. Nous passons les phares de la Plate et de la Vieille, qui affrontent depuis tant d’années l’assaut des vagues, et aujourd’hui ne fera pas exception. Nous avons décidé de faire une navigation longue. Nous traversons de part en part cette interminable baie d’Audierne sous un vent un peu mou de Sud-Ouest, avoisinant les douze nœuds, et un ciel toujours gris plombé.
 
Passage du Raz de Sein, la vielle et la plate, juin 2016.

Passage du Raz de Sein, la vielle ,juin 2016.

            La pêche finis par prendre grasse à la ténacité de Bernard , et occupe une partie de l’équipage, pendant que d’autres s’adonnent à la lecture ou au repos. La pointe de Penmarc’h est passée en fin d’après-midi, et Solivalio entre enfin en Bretagne Sud. Un appel du Cross nous indique des manœuvres militaires. Solivalio n’est pas concerné par les zones d’évitement indiquées plus au Sud-Ouest de notre route, qui se poursuit au large du Guilvinec vers les Glénan et l’île de Drénec, à l’ouest immédiat de l’île Saint-Nicolas qui accueillera à la nuit notre mouillage pour un repos bien mérité.

De Camaret vers l'Île de St-Nicolas, archipel de Glenan, juin 2016.  

           Plusieurs bateaux au mouillage pour une nuit qui ne sera pas agitée, selon la météo. Vers 4h30 du matin, quelques besoins impérieux de la nature humaine obligent, l’équipage observe que Solivalio a ripé sur plusieurs centaines de mètres pour une raison que nous ne comprenons pas. Nous réglons le problème au moteur, et décidons de partir aussitôt six heures vers l'île de Houat en baie de Quiberon. Moralité, trop de chaîne, ne nuit pas quant on est mouillage sur ancre.

           Vendredi 1er Juillet, départ non prévu aussitôt tôt à 6h00 du matin après un petit déjeuné, direction plein Est pour passer au Sud de Groix et aborder l'île de Houat dans l’après-midi. Comme souvent et pour le plus grand émerveillement de l’équipage, des troupeaux de Dauphins, mammifères marins joueurs, viennent se couler dans les vagues d’étrave par dizaines, accompagnent Solivalio sur quelques encablures pour s’évader dans un bruissement d’écume de mer vers d’autres aires de jeu ou d’alimentation. Nous ne nous lasserons jamais de rencontrer ces drôles de copains des mers qui égaient pour un instant le marin rêveur ou nostalgique.

De l'Île de St-Nicolas, archipel de Glenan vers Île de Houat, juillet 2016. 

             Groix et ses hautes falaises sont dépassés en fin de matinée, et nous abordons Houat et son port St-Gildas en milieu d’après-midi où nous relâcherons pour la nuit. La fin de croisière se ressent. Nous passons une dernière soirée dans le carré de Solivalio, à discuter, charger les photos, écouter de la musique. Le périple a été bien mené par l’équipage et son capitaine, les souvenirs débordent des poches et les yeux embrumés étincellent encore de l’éclat des contrées celtiques parcourues.
 
Houat port Gildas, juin 2016. 

              Samedi 2 Juillet, départ vers 8h00 du matin pour un retour direct. Le vent est établi en matinée, et Solivalio marche bien jusqu’à l’île de Méaban signalant l’entrée du Golfe du Morbihan. Nous rentrons dans la petite mer que nous connaissons si bien et accostons à une boule de mouillage isolés de l’île aux moines pour faire le grand nettoyage du voilier, ranger et préparer notre baluchon. Après un repas de fin de croisière, Solivalio rentre au bercail et s’immobilise enfin sur son mouillage de Conleau la quille encore rougit par les frottements de tout les milles parcouru. La croisière aura tenu l’équipage pendant 18 jours pour un périple estimé à plus de 900 miles nautiques.


           Merci à Stéphane d’avoir résumé ce voyage vers les terres Irlandaises et merci de nous faire profiter à tous de ta belle plume.

Épilogue:

             Une montée vers l’Irlande en partant de la terre Bretonne n’est jamais chose simple. Précédemment deux autres tentatives ratées avec deux autres équipages sur Solivalio en témoignent.

Deux raisons principales à cela:
 
          La première difficulté est accentuée pour nous, par le fait d’être tributaire de nos situations professionnelles, avec des « vacances courtes à dates bloquées ». Avec ces conditions professionnelles, date et durée bloquée, il n’est pas possible d’attendre ou de choisir les vents d’orientation favorable. Il faut simplement espérer que le vent sera bien orienté ou orienté le plus correctement possible. Notre organisation du temps en navigation, est toujours ajustée, serré, comme souvent notre marche face au vent durant cette croisière.

        La seconde raison des difficultés de monter vers l’Irlande et pas des moindres, sont les vents dominant d’Ouest, nord Ouest. Cette route se fait au près, inconfortable pour les équipages. De plus, si le vent devient fort cela devient même impossible.

 
           L’équipage a été efficace et au niveau de ses ambitions. La navigation bien réalisée, la météo bien gérée. Ce dernier point est selon moi le plus important de tous, et à la base de la réussite d’une « longue » croisière dans des mers pouvant être rapidement hostiles. Deux fortes dépressions ont perturbé la croisière:
          La première est arrivée à l’archipel des Scilly. Nous avions convenu à notre départ de l'Aber Ildut qu’il fallait arriver avant 11h00 du matin à St Mary's le lendemain matin, cela a été bien compris et salutaire. Le vent qui a soufflé par la suite après 11h00, à Sainte Mary's, au mouillage, a été à la hauteur des prévisions, en témoigne ce voilier qui a passé la nuit dehors sur la route de l’archipel et remorqué par la « SNSM » Anglaise au moment de notre départ vers les terres Irlandaises au petit matinL’équipage devait-être bien abruti de vent.
         Une seconde dépression très établi également nous est arrivée dessus par hasard. Nous l’avons vu venir sur nos fichiers météo pendant notre cabotage en Irlande. Cette dernière nous a obligé a raccourcir notre séjour de deux jours sur les côtes Irlandaises . Nous ne pouvons pas décaler notre retour d'Irlande, nous devons satisfaire à nos obligations professionnelles en France. En conséquence nous ratons de belles escales prévues au programme de la navigation et le match de football France - Irlande du sud au pub avec nos amis Irlandais pour le compte du huitième de finale de l'Euro. Une belle soirée qui aurait certainement été un des grands souvenir du périple. Toutefois, le retour serein vers la France était bien plus important que tout le reste. La dépression annoncée a elle été aussi à la hauteur des prévisions. Je n'imagine pas un seul instant ce que nous aurions subi sur la route du retour au large des côtes.

          La sécurité doit toujours primée durant la gestion d’une croisière. Cela peut laisser parfois des regrets sur le coup, mais qui sont par la suite, très vite effacés.

          Solvalio est un bateau très marin, simple à manœuvrer. On comprend bien cette importance après le périple. Le voilier doit-être efficace, bien préparé et robuste pour faire du près. Les mers du nord peuvent être vite difficile, malgré des prévisions météo, annoncées relativement bonne. 
 
 
            Merci Paul, Bernard, et Stéphane pour votre bonne humeur pour ces bons moments passés avec vous. Bravo pour vos compétences. Je me suis reposé au maximum sur tout votre travail, j'avais une parfaite confiance en chacun. Un vrai plaisir. 
          Pour ma part, j'aurais aimé des vents plus souvent favorable pour évoluer vers les objectifs fixés. Le près, c'est 2 fois la route, 3 fois la peine. L'équipage connaît bien l'insatisfaction du capitaine quand il faut tirer trop de bord... 
 
 
 
 
Tranche de vie à bord:

 
Paul devant chez Paul the barber, Irlande juin 21016.
 
L'Hymne du bord de la croisière, pour remettre à tous les coups, de la bonne humeur. Irlande juin 2016.